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Les souvenirs cannibales
--> abandon et catharcis

"L'homme est un animal insatisfait qui hésite entre plusieurs frustrations."
 [Frédéric Beigbeder] 
Extrait de L'Amour dure trois ans
lundi.

- 14h41, cours de théories, c’est la pause, j’ouvre mon téléphone :

1message Julien

« t es en stage aujourd’hui ? »

Je sors de la salle avec le cœur en panique, je me réfugie au bout du couloir et je me calme.

« Non en cours, j’fini dici 2h, et toi tu fais quoi ? »

Je referme mon portable, j’fais un tour aux toilettes et je bloque devant la glace. Ils ont peut être raison les gens…peut être qu’il prend juste son temps. Enfin ça fait que quatre jours là. Peut être qu’il a vraiment envie de me voir. Je retourne en cours.

 

15h12 : « j’suis chez moi, jpeu passer avec d films si t motivé… »

Je manque de m’étouffer en lisant le message, j’ai du mal à respirer, je ferme le téléphone et fais genre de me concentrer sur le cours. Je replace nerveusement mes mèches de cheveux.

Je peux pas m’empêcher de relire plusieurs fois au cas où il disparaitrait de mon portable. Y’a mon conditionnement du weekend qui part en ruine, j’me replonge dans mon trip romantique, j’me remets a croire tout et n’importe quoi, j’ai super chaud et j’tiens plus en place. Je sais : j’ai une réunion pour mon stage mensuelle méga importante juste après, le code, des courses, des devoirs pour mardi.

« Ok, je rentre vers 16h30, a tt »

 

Le cours se termine. J’adore. J’suis paniquée. Je retourne aux chiottes, je m’étonne : je suis présentable. Je suis pas trop mal coiffée, pas trop mal maquillée, et pas trop mal fringuée. Je cavale jusque chez moi en priant pour qu’il ne soit pas à l’heure que j’ai le temps de déblayer un peu ma chambre et de me poser cinq minutes, il neige, c'est beau, et je manque de me rétamer violemment sur le bitume avec mes moon boots en peau de chameau.

5mn après moi : « j’arriv »

Il arrive un quart d’heure après moi. Je descends lui ouvrir. Je pousse la porte, il est posé sur le rebord de l’ancienne fenêtre à Gauthier et en train de finir sa clope. En me voyant pousser la porte un immense sourire apparaît sur son visage et ça donne juste envie de sourire : j’ai juste failli m’écrouler mais je gère = RESTER NATURELLE. J’ai juste une petite robe et j’ai pas pensé à mettre un pull. Et LA : il m’embrasse. Non, il me fait pas la bise. Et il me tend un sac en disant « t’as un tire bouchon j’espère » « non » on sourit…

Il me dit « rentre tu vas avoir froid ! »

 

On monte à ma chambre, on se sert à boire et on parlemente sur le choix du film. Il s’installe dans mon lit tranquillement en retapant les oreillers genre « c’est trop pépère d’être ici, j’fais comme chez moi je kiff » et moi comme d’habitude j’entre dans une dimension parallèle, je sais plus trop si le temps s’écoule ou non, si j’me suis pas plongée dans une rêverie semie-comatique ou une hallucination schizophrénique. C’est vrai, y’a pas de témoins. Je reste assise à coté de lui en insultant mon ordi de pas être assez rapide (je parle à l’ordi oui, lui je suis sure qu’il est là). Je m’allonge à coté de Julien, et lui le fou, il me prend dans ses bras, me serre fort et on regarde les première minutes du film comme ça, serrés l’un contre l’autre dans l’obscurité, sous une couette. Il se met à m’embrasser dans le cou, à me caresser la main (j’essaye de réciter l’alphabet, comme quand on vous fait une anesthésie, pour voir quand on s’endort). Moi j’ai vraiment vraiment chaud, j’ai envie de virer la couette, d’ouvrir la fenêtre, de respirer un peu, je manque d’air. (Rester naturelle, ne pas avoir l’air troublée…ne pas tomber dans les pommes… surtout dans ses bras). On a du s’embrasser – genre – pendant tout le film. On s’amusait en jouant sur les mots, en se souriant. Plusieurs fois il s’est jetté sur moi en m’embrassant comme si c’était la révélation de sa vie.

Echantillon de citations que j’ai imprimées dans mes quelques cases cérébrales encore en activité à ce moment T de l’histoire :

Il me tient dans ses bras, je caresse avec un doigt sa joue éclairée par l’écran d’ordi en le regardant béatement, il me regarde aussi, on se regarde (c’est meugnnnon) je dis:

-         Qu’est ce qui te fait rire ?

-         Comment tu me regardes

-         Je t’observe tant que je t’ai dans les mains

-         Tu me fais trop envie, regarde toi.

Moi j’commence vraiment à douter de tout, le scepticisme incarné. J’arrive pas à faire les liens entre les mots et l’image, pourtant c’est sûr c’est bien Julien, mais soit je vois mal soit j’entend mal.

Et puis faut pas boire dans ces moments là, ça trouble…

Je caressais son ventre, il s’endormait. Voila, j’avais envie de l’endormir, je me disais que s’il réussissait à s’endormir dans mon lit c’est qu’il était totalement serein et apaisé. Je lui caressais le ventre, les bras, le cou, les cheveux. J’avais la tête posée sur son épaule et il avait sa main dans mes cheveux. Il y’avait plus que nos respirations. Là y’avait plus de minutes ni de secondes. Y’avait son odeur et puis ses doigts qui bougeaient doucement dans mes cheveux.

Mon téléphone se met à sonner. Je décroche pas.

« C’est ton mec ? »

« Oui sûrement »

«  Il doit se demander ce que tu fais »

Bon certes, durant cet épisode mon téléphone a du sonner 45fois. Y’a une malédiction qui s’abat dessus quand je me retrouve dans les bras de Julien. Nordine, ma mère, puis ma sœur, Harmonie, le gars du train… c’est fou, j’dois propager des ondes hyper violentes qui me rappellent à l’esprit des gens. Le premier soir où j’ai dormi chez lui, le psychopathe avait laissé 36 appels en absence. Quand Julien a chopé mon téléphone pour regarder l’heure j’ai du garder une contenance et faire preuve d’un tact à toute épreuve pour avoir l’air de trouver ça normal.

Finalement on a fini la bouteille en continuant de s’embrasser. Il a voulu ouvrir la fenêtre pour fumer. Il faisait nuit. Il m’a regardé en rigolant et il a dit « oh merde, il est quelle heure ? »

Là je suis retombée sur terre.

« 20h10 »

Je me suis approchée de lui, j’ai collé mon corps contre le sien comme pour l’empêcher de s’écarter et j’ai dit « Julien faut qu’on parle » du ton le plus sérieux que j’ai su trouver. Il a lâché un toussotement de fumé de clope en recrachant sa fumée en me regardant bien en face avec un large sourire.

.

« Non sérieux. Toi tu sais ce que je pense, alors dis moi ce qu’il en est pour toi »

« Non je sais pas ce que tu penses »

« Bien sur que si tu le sais »

J’ai pris un air offensé (un peu pour esquiver ses questions, je sais qu’il aurait bien aimé que j’lui fasse une petite déclaration ça l’aurait flatté, mais c’est mort, j’allais pas me ridiculiser pour qu’il me dise ensuite que lui il ressent pas la même chose, pour ensuite subir la situation glauque de son départ).

Comme il avait pas l’air très chaud pour entamer la discussion j’ai voulu commencer par ce qu’il pensait de moi. Donc j'entame :

.

« Tu sais, je me souviens de ce que tu disais à propos de ton ex, que selon toi elle était pas intéressante, que tu voulais pas t’engager… je me fais pas d’illusions, j’ai su à quoi m’en tenir » (ndld : rester digne).

.

« Non mais ça a rien à voir ! »

« Pourquoi ça ? »

« T’as rien à voir avec cette fille »  à Allez savoir. (demande à vérifier).

.

Mais il poursuit plein de bonne volonté :

« j’ai souvent envie de t’envoyer des messages, mais j’ai peur de ce que ça peut vouloir dire pour toi, bien sur que j’me sens bien près de toi, j’sais pas où j’en suis alors j’fais gaffe »

Mathilde catastrophée.

C’est là que les athéniens s’atteignirent. Il a pris l’air grave d’un acteur des années 50, clope au bec et sourcils froncés et il m’a dit qu’il regrettait l’Australie (allez saisir le rapport) qu’il savait pas ce qu’il voulait (non sans blague) qu’il avait souffert avec son ex (non c’est vrai ?) qu’il avait du mal à tourner la page, il s’est mis a me parler d’elle avec l’air désabusé que je connais chez moi, du gars qui veut donner de bonnes raisons à cette rupture, mais j’voyais bien qu’il était mortifié d’être loin d’elle. Vlan.

Il avait raison de dire tout ce qu’il disait. Il était sincère, et il avait les couilles de le dire au moins. Il aurait pu prendre un air agacé, me claquer deux trois truc bidons pour parler d’autre chose ou se barrer, mais il a dit tout ça sans esquiver, sur un ton confiant, comme s’il avait comprit que j’allais pas juger ses faits et gestes. Y’avait plein de fragilité dans ce qu’il disait, et bien sur qu’il avait conscience de me blesser, mais j’ai senti qu’il me tenait en estime, il se confiait à moi pas comme à une fille qu’il était en train de recaler et qui méritait pas d’explications, il hésitait, il essayait de réfléchir… je sentais qu’il était pas bien, mais il était là. C’est moi qu’il voulait voir pour se sentir mieux.

Je l’ai raccompagné. Bien sur j’étais mal, bien sur je voulais le quitter sur un grand baiser romantique de fin de film, mais il a juste posé sa bouche sur la mienne avec la retenue de circonstance en disant « tu sais, j’suis pas super accro aux textos, mais t’es pas non plus obligée d’attendre que ce soit moi qui te les envois »

è Mathilde pistée à 3000, mon hypothétique traduction : envoie moi des textos ?

Je suis remontée à ma chambre, l’alcool m’est monté d’un coup à la tête. J’ai observée ma chambre, j’ai vu qu’il avait oublié sa sacoche. J’ai ouvert, y’avait son permis de conduire, des cartes et son porte monnaie. J'avais pas la force de lui courir après, et il était peut être déja parti. J'avais envie d'être seule. J’ai au moins une pièce à conviction si je me mets à douter de son passage. J’me dit que putain, j’vais devoir le voir et vite. On est mardi soir, il s’est pas manifesté pour récupérer son permis. Moi j’ai envoyé aucun texto, j’pourrai lui demander s’il va mieux qu’hier, lui dire que j’ai apprécié sa sincérité, que non c’est pas une vieille magouille pour le mettre en confiance ou me voiler la face, que ça m’a juste fait du bien de l’entendre. Mais j’ai rien envoyé.

 

 

Du rêve il ne faut retenir que le meilleur. J’voulais du rêve. Finalement, je disais à Harmonie, j’ai trop de chance, j’ai toujours ce que je veux. J’veux pas l’admettre, mais c’est sûrement pour ça que je suis si impatiente, si exigeante, et que je ne me satisfais jamais de rien. J’arrive toujours à me plaindre alors que j’aurais pas rêvé d’obtenir la moitié de ce qu’il est arrivé. La vie me fait des cadeaux, sans cesse, et moi je réponds « bof ». Mais là c’était tellement énorme que j’peux juste apprécier. Du rêve éveillé… il faut que je transforme ça en quelque chose de beau, il faut que j’trouve de l’espoir, de la confiance, et de la poésie.

 

Ecrit par nolita, à 01:06 dans la rubrique "Actualités".

Commentaires :

  disturb
04-02-09
à 09:27

Et bien et bien ... quel joli texte ... je découvre à peine ton blog, et m'étonne d'apprécier ton écriture si vite ^^ (alors je reviendrai je pense)

En fait, il attend tout simplement que tu lui envois un message pour venir le récupérer, voir jusqu'à quand tu vas tenir par rapport à ça, tu ne crois pas ?

Sa réaction vis à vis de l'autre demoiselle laisse à penser qu'il a effectivement bien souffert, mais que c'est sur toi qu'à présent son regard veut se poser, et qu'il semble bien décider à oublier son passé pour un petit bout de futur dans tes bras (voir plus, qui sait) :)

  nolita
04-02-09
à 12:46

Re:

Comme j'aimerai être convaincue de ça! C'est exactement ce que j'aimerai penser, mais c'est la version idyllique la plus nocive pour mon petit coeur! J'suis tellement handicapée des histoires d'amour, j'préfère pas me faire confiance. En tout cas merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire cet article (limite un peu long!) Et merci d'avoir pris le temps de commenter! Faut que je prenne mon courage à deux mains pour lui dire que j'ai son permis... j'arrive pas à assembler mes mots, j'ai du faire 25 brouillons dans mon portable. A bientot j'espère, gros bisous!


  disturb
06-02-09
à 00:40

Re:

Mais, il n'a toujours pas donné signe de vie ?

Tu n'as toujours pas réussi à lui envoyer un petit sms ?

* veux la suite !! *

Bisous !

  nolita
06-02-09
à 08:10

Re:

Coucou! Siii je l'ai vu hier, j'ai fini par réussir à envoyer mon texto (il disait qu'il avait pas remarqué qu'il avait perdu ses papiers.. (???)). Je raconte tout ce soir! Gros bisssouus!



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