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J’me suis allongée dans le creux de la couette comme dans l’emprunte de son corps et j’me suis étouffée dans ma musique. J’ai fermé les yeux et j’me suis concentrée sur ma respiration. Il fallait que je reste en place cinq minutes. Me calmer.
Sa bouche. Elle est tellement belle sa bouche. J’ai juste jamais vu une bouche comme ça. Une peau comme ça, des cheveux comme ça. J’suis complètement barrée dans mon trip admiratif. Quand j’suis face à lui il me manque une case. J’perds un bout de cerveau, il se met Hors Service et il clignote absent dans ma tête. J’regarde au ralenti et j’fais des arrêts sur image. Comme dans Cashback, j’percois toutes ses expressions, sa bouche qui s’ouvre et se ferme, ses paupières qui s’ouvrent et se ferment et les battements de ses cils. J’entends même pas ce qu’il dit, ça me donne l’air idiote peut être, j’entends rien alors je réponds à peine. J’peux pas tourner le regard. Ca a l’air de le mettre mal à l’aise des fois. Tant mieux, quand il est mal a l’aise il sourit.
J’écoutais les canons de Pachelbel. Y’a que ça pour me calmer rapidement. Sortir son visage de ma tête, et vite !
Je repassais le film des quelques heures passées, j’écrivais mon petit bout d’histoire. C’était grisant, presque effrayant. J’me suis calmée, doucement j’ai réalisé, ma case cérébrale s’est remise en marche, et PAF : tout a redémarré.
Demain ? Dans une semaine ? Quelle emprise j’avais sur ça. Aucune ! Pffff, voilà où j’en suis. Allongée dans mon lit à respirer mon putain d’oreiller, imbécile, regarde toi pauvre fille ! Arrête de te voiler la face cinq minutes ! T’as pas plus forte que tu te forces à le croire, t’as pas plus de recul que les autres fois. T’es juste éblouie par tes illusions. Ton soleil c’est pas lui, c’est juste tes chimères en carton, toujours tes mêmes lubies destructrices et vaines. Tu vois vraiment rien alors ? C’est juste un mec, un garçon, un homme : ni plus ni moins. Il a du sang dans les veines et toute la lâcheté, l’inconstance des autres. Avec la même connerie que la tienne. Mais Mathilde regarde : il brille pas putain ! Il joue, il essaye de vivre comme tout le monde, avec ses erreurs, ses incertitudes, il a pas plus conscience que toi de tout ça.
Allé, pleure pas va.
Ca n’en vaut pas la peine.