Qu’est ce que j’ai à a dire de plus pour ma défense. J’suis juste pleine de peur en fait, j’ferais mieux d’enfiler mes bottes et d’aller à la fac. J’ai passé la nuit à recasser des milliers de choses dans ma tête. Si quelqu’un me foutait des électrodes reliées à des écrans dans ces moments là il se lamenterait sur mon sort, y a des chances. C’est une sorte de tribunal où je tiens des discours optimistes comme un avocat défenseur du monde et de l’autre coté je m’acharne sur toutes ces choses comme une enragée qu’on agresserait. Comme un boulier, je range d’un coté puis je repasse de l’autre et ainsi de suite sans compromis. Il y a une sorte de liquide vert visqueux, comme un truc vivant qui se repend dans ma tête, tel que j’le visualise, il vient pourrir toutes mes pensées. Quand je me mets à pleurer c’est comme s’il coulait de mes yeux, de mon nez, et puis au fur et à mesure, petit à petit se met à remplir mon corps, emplie mes poumons, traverse mes intestins et petit à petit mes veines mes muscles.

J’me laisse envahir par lui. La journée j’y pense, je me dis qu’il n’existe pas, que c’est juste l’image que je donne à tout ça pour m’expliquer la chose, lui donner un sens. Mais qu’au final je me fourvoie, que j’ai aucun contrôle sur ça, aucune compétences pour me gérer toute seule. Comment ils font les autres gens ?

J’dis n’importe quoi, c’est juste pour parler.