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Longtemps je ne pensais pouvoir vivre que dans un conte de fée. Je trouve la vie plus belle quand on mélange le rêve à la réalité. Il parait que c'est dangereux, et je commence à le croire.
J'ai longtemps repproché à l'univers autour de moi de me faire souffir, mais je sais bien que cette souffrance je me l'inflige à moi-même. Sacha le disait sur le ton froid et lucide d'un juge qui refuse de compatir. C'est toujours plus simple vu de l'extérieur. Je me mutile sans me l'avouer réèllement. Je suis ingrate avec la vie parce qu'au final j'ai de la chance, j'ai jamais éte grièvement blessée, j'ai pas connu de décès ni de maladie grave, aucun incendie destructeur, aucun tiphon, aucune avalanche, aucune guerre, rien de futile, rien de terrible. Rien.
J'aurai pu remercier le ciel et ce qu'il y'a éventuellement à l'intérieur.
J'ai toujours dit que je voulais vivre un conte de fée.
Faut juste avoir un peu d'imagination. Il ne faut regarder que ce qui est beau dans toute chose. Pour construire la fiction j'aurai continué longtemps à déconstruire la réalité. C'est con parce que la raison et la fiction ne font pas bon ménage, ça serait tellement plus facile. Pour transcender le bon, le beau, le vrai, faut fuir la raison. Faut se projetter dans ce qui m'importe le plus, plus que la vie, plus que moi et mon monde en carton pâte : mon rève de féérie. Je suis dans l'erreur, c'est fatal, faut pas avoir lu des milliers de livres et regardé des centaines de films pour le savoir, fatalement quand on se voile la face on fonce dans le mur. Le pire c'est de le faire consciemment parce qu'on vit d'autant plus fort cet echec et cette perte. Y'a ce retour sur soi, cette reflexivité constante qui gache tout. On poursuit un rêve qu'on ne vit même pas. C'est doublement inutile. Mais ce rêve en plume et en coton, ce monde doux et paisible où je m'enterre c'est ce qui me pousse à aimer la vie, c'est ce qui me porte, c'est le monde du possible, c'est l'Art symbolisé.
Alors il faut me pardonner à défaut de me comprendre, il n'y a pas d'argument plausible et rien qui me donne raison. On m'a dit que je foncais dans le mur, que c'était dangereux et il n'y a rien de plus vrai, de plus attentionné à me dire.
Pardonne moi si je pleure alors que c'est Toi qui souffre. J'aurai pu apprendre à aimer à travers toi. J'accumule les erreurs sans calculer, mais je ne sais pas compter. Je suis impulsive et passionnée et surtout, j'ai une raison à temps partiel.
Pardonne moi si tout rate, si je me perds sans t'expliquer, sans te le dire. Je ne sais plus à quoi m'accrocher, tu n'as pas à devenir le receptacle de mes fautes. J'ai déja usé mes griffes sur Sacha, alors maintenant je me laisse glisser.
Pardonne moi si j'aime mal. Je détruis mon univers et je me drogue d'une mauvaise imagination puis je m'échappe par des actes idiots, juste pour vivre en attendant. Je suis trop égoïste pour savoir te protéger. Et tu es plus fort que moi, protège toi toi-même c'est plus sûr. Il y'a quelques mois j'étais plus ou moins raisonnable, ma raison c'était Sacha, il occupait tout mon être, il était l'univers à lui tout seul. Maintenant mon univers c'est moi et les autres.
Les autres me font peur autant que moi même.
Sacha savait se protéger de moi, il poursuivait son but, rien ne pouvait l'atteindre ni le ralentir, il savait mettre toute chose à distance et ma fragilité l'importait peu. Je pourrais être forte mais à quoi bon être fort s'il s'agit de briser les autres?
Je ne peux pas te parler de mes inepties, je t'aime à ma façon et d'une façon qui n'est pas la bonne.