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Nothing can come between us.

3h au mcDo…agggrrrr je me meuuurs…et Sacha m’a largué hier. Il m’a prise pour une conne, et j’ai l’impression d’être dans le clip de David guetta

« Yeah that’s all ! Go work ! »

What are we supposed to do?
After all that we've been through.
When everything that felt so right is wrong,
Now that the love is gone love is gone...

Pfff…J’ai remballé tous les plateaux comme lobotomisée et on me rappelle à la caisse, mais putin il me reste exactement 30 secondes avant de dépointer et je dois prendre le client.

James me demande de rester prendre le prochain

« ouai mais nan…il est 32, et j’dois prendre un train ! »

« ok vas’y »

Waaaaaaa

J’ai attrapé mon sac au passage, j’me suis faite un mc flurry, et j’ai récupéré mon portable qui était toujours dans les mains de Christelle depuis une demi-heure qu’elle me l’avait emprunté.

J’envois un message à Romain en tirant ma casquette avec les cheveux collé dessous… « J’t’appelle quand j’arrive sur Paris. T’as intérêt à me divertir ou je me plonge la tète dans une friteuse avant demain soir »

Mon père m’a descendu à la gare. Je m’installe sur un banc face au quai, sors un bouquin et commence à lire. Le mec à coté de moi me regarde avec insistance. Il s’étonne peut être de voir un livre…

« T’étais pas au collège à Senlis toi ? »

« Si.. »

« aaaah »…lâche t’il niaisement.

Je regarde autour de moi. Tout ce que je vois, mon portable, mon rouge à lèvres, le quai, mes ongles, la gare et le ciel gris, tout me ramène à lui par un cheminement cérébral indissoluble.

Je suis intoxiquée jusqu’à la moelle par un mec pour qui je ne suis rien ou pas grand-chose.

C’est impossible.

Le train entre en gare. Je balaye du regard le wagon et les visages mornes…qui souffre ici ? Y’a bien une personne dans le tas qui trouve tout ça très laid, quelqu’un d’intoxiqué aussi ? Quelqu’un qui a mal ?...

Je n’envisage pas le suicide, mais je me demande si y’a pas un problème chez moi, il doit y’avoir une pancarte lumineuse sur mon front avec une inscription du genre « je suis très conne, fou toi de ma gueule ».

Tout va bien chez lui et je suis un jouet. Il ne mesure pas ma fragilité, alors pour lui donner tord je m’inventerai une force imaginaire. Pourquoi m’a-t-il parlé de center parc à noël hier ?

 

J’arrive à gare du nord. Tout le monde est laid et je me souviens de tout. De moi faisant la gueule à minuit passé, parce que fatiguée, mal au pied, froid, taff au matin, et pas de train, gnagnagna… et lui bien emmerdé en allumant sa garo pour réfléchir. Et puis je me revois sortir du tgv et ne pas le voir, attendre avec un supplément du Monde pour faire mon intello en me repassant du rouge à lèvres et le voir sortir sereinement du train alors que je poirote depuis un quart d’heure… souriant, à moi pour l’aprem. Pour l’aprem…

Bon j’appelle Romain

« Vas’ y explique moi où je vais »

« Ligne 4 porte d’Orléans, Strasbourg st Denis, ligne 9 grands boulevards… »

« Ok ok…je viens. »

 J’explore le métro parisien, que j’ai parcouru y’a quelques semaines en agrippant sa main.

Agggggrrrrr sort de mon corps…

Et puis tout le monde marche en accéléré et mes sandales ne me soutiennent plus…je m’assoie sur un strapontin et ferme les yeux. J’étais assise sur ses genoux, il trouvait ça déplacé. Je lui parlais d’’architecture contemporaine, il s’en battait les couilles. Il a l’air blasé… Je pense encore à cette fille qu’il a embrassé…je ne suis pas fascinante, je le tuerai pour si peu, et pourtant j’aimerai le voir entrer dans ce wagon. Qu’est ce que je fais là ?  Ah oui…je vais voir Romain, il est en médecine, il aura surement quelque chose de gore à m’apprendre ! Je jette un œil sur mes ongles. Je me suis battue corps et âme pour arrêter de les ronger parce qu’il détestait ça. Ils commencent tout juste à pousser timidement. Tiens, je croquerai bien dedans maintenant.

J’arrive à grands boulevards et personne.

J’appelle.

« j’suis arrivée »

« J’arrive »

Il arrive galamment les mains dans les poches et cheveux en bataille, ses yeux verts fixés sur moi exaltant de bonne humeur. Alors je souris. On se lance dans une conversation foisonnante, trop de mots en tète et trop peu de temps. Je ne parle pas de Sacha, comme s’il n’était pas au courant. Il est partout sauf à ma bouche. Je le déteste un instant de ne pas savoir me parler comme ça. En l’écoutant j’étais soulagée.

Il m’emmène dans un starbuck, et je commande un chocolat chaud. Je m’apprête à ouvrir mon sac mais il me retient « tu fais quoi ? Je t’ai faite déplacer non ? »

J’ouvre de grands yeux comme si la notion de galanterie était étrangère à mon monde. On s’installe dans des canapés géants et on parle…on parle…j’avais oublié que j’étais bavarde à une époque…et il l’est plus que moi ce qui n’arrange rien. On se coupe on se recoupe et on rigole. On parle encore…de tout et de rien, de médecine, de socio, de Sarko et de la gauche Stauskanienne, des garos à l’eucalyptus et des dents de sagesses, du Truman Show et des managers de mcdo, de la chantilly au chocolat qui recouvre intégralement la tasse qu’il m’apporte…

Le temps est passé trop vite, il faudrait que je parte…comment arreter son discours ?

« quelle heure est-il ? »

« 19h »

« Je vais pas tarder. »

On sort et on fait un détour voir le tournage d’un film avant de s’engouffrer dans une bouche de métro.

« J’espère avoir su te divertir »

« Tu es adorable merci. »

« Au plaisir »

 

J’ai tourné la tète quand les portes du métro se sont refermées et me suis mêlée à la foule. Ils marchaient d’un pas vifs agglutinés les uns aux autres vers les sorties. J’imaginais qu’il était avec moi et je sentais presque ses doigts glisser entre les miens, son bras autour de mon épaule. Mais je délirais totalement, il ne fera plus ça et il n’y pense même plus. J’ai senti les larmes envahir mes yeux et j’ai accéléré le pas, putin je suis forte et solide alors quoi ? Aurai-je besoin de lui pour vivre ? N’importe quoi…

Je bouscule et me fait bousculer, les gens ont le regard vide et aussi vide que le mien, il a plus de classe que vous tous réunis, je ne le retrouve nulle part et je l’imagine partout. Je ravale mes larmes qui n’ont pas encore coulées épuisée de trop penser à lui, je réalise que je me suis perdue : ligne 4 ou 9 ?

J’arrive avec peine à gare du nord, Romain me textote, je sors mon Mp3.

« On s’est aimééééé comme on se quiteuuuh… »

…chtic

« relaaax…take iiit eaaaaaasyyyy »…chtic.

Je promène mon regard sur la foule, sur deux amoureux émouvants, qui ne sont peut être pas heureux et je m’invente une tragédie en bonne et due forme pour relativiser ma tristesse. J’ai vraiment un grain. Je devrai rentrer et arrêter cette musique.

Mettre un pull aussi…j’ai froid sans lui.

 

Ecrit par nolita, à 18:32 dans la rubrique "Actualités".



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