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Trois jours que je traine chez moi.

Coincée entre quatre murs et soixante dix mètres carré, je cherche quelque chose à faire pour me détourner de mon travail. Je voulais me reposer. J’attendais des vacances mais penser me fatigue plus que bouger.

Je ne sais pas quoi penser, je pèse le pour et le contre, et j’ai peur. J’essaye à tout prix de ne pas penser à lui. Avec son air détaché et ses gestes qui se veulent anodins. Il sait ce que je viens d’endurer, il disait être là pour moi, il prétendait me soutenir. J’pense à sa main qui soutient ma tête contre sa poitrine et la chaleur de nos corps l’un contre l’autre. J’pense à ses bras qui m’enlacent et ses mains qui se promènent sur moi. J’pense à ses baisers. Il ne pourrait pas agir si cruellement avec moi. Bien sûr je suis bête, je m’attache gratuitement au seul mec qui partage mes journées. Les autres sont loin, je peux me détacher, je peux prendre de la distance, mais lui ?  Alors j’attends de savoir.

On a papoté sur msn hier, sous prétexte d’exposé sur le RSA.

Il sait ce qu’il en est, et je ne sais pas, et je déteste être dans cette position. Je ne veux pas attendre encore de quelqu’un quelque chose qui ne vient pas. Il a l’air de dire qu’on passera le reste de la semaine ensemble, et pourquoi ? Juste pour baiser, pour qu’il oublie son ex ?

Hier j’ai été voir Vicky Christina Barcelona. Je lui ai dit que j’avais adoré et que je voudrais le voir avec lui. Il a dit qu’on aurait le temps d’en voir des tonnes des bons films. Qu’est ce que je dois comprendre ?

« Elle ne sait pas ce qu’elle veut, elle sait seulement ce qu’elle ne veut pas. C’est une vraie romantique, la mort l’attire, pour quelques minutes passionnées elle serait prête à oublier toute responsabilités »…

Fait pas semblant de penser que je ne suis pas sensible. Ça fait un mois que tu m’écoutes raconter ma vie, tu peux deviner sans mon aide tout ce que je ressens et ce que je pense de cette situation, ce n’est pas parce que je dis rien par pudeur que tu dois faire comme si c’était simple, ça ne l’est jamais, t’es le premier à me le rappeler quand j’agis sans réfléchir. C’est toi qui me raisonnais quand je me jetais dans n’importe quels bras pour oublier que j’étais toute seule désormais, que j’étais humiliée et salie, que tout s’écroulait autour de moi et que je me prétendais forte. Depuis que tu m’as rencontré tu t’occupes de moi comme d’une petite chose fragile. Le jour où ça s’est terminé avec Sacha tu disais « on vient tout juste de se rencontrer, mais je serais là pour toi, tu peux compter sur moi, courage petite danseuse… » Et j’y ai cru dur comme fer. J’en étais déjà persuadée avant de recevoir le texto. J’ai bien senti que ce n’était pas le hasard qui nous avait poussé l’un vers l’autre, je voulais déjà te connaitre quand je t’ai aperçu, et tu as prétendu la même chose en me serrant dans tes bras cette semaine.