Bien sur une soirée un peu arrosée ça fait tout basculer. Les détails sont pas importants dans cette histoire. J’avais des courbatures, j’avais des talons hauts, et ça ne va pas de paire. J’ai sonné à l’interphone de Jason et Presc est descendue me chercher.

« Bon anniversaire ma chérie !!!! » ai-je lancé en la prenant dans mes bras.

 Il y’avait beaucoup trop d’escaliers à gravir.

« Y’a que des potes à moi t’inquiète pas ! »

Je suis entrée dans le salon en lâchant ma veste en cuir sur un tabouret et en observant du regard l’assistance. Tout le monde souriait, et tout le monde avait facilement 3grammes dans le sang. J’ai saisi un verre. Je me suis affalée dans le canapé à coté de Presc. Il me faisait face et il a posé ses deux yeux bleus sur moi, si bien que chacun des mots sortant de ma bouche m’obligeait à vérifier s’il me regardait toujours et il me regardait toujours : pendant toute la soirée. A un moment dans la soirée Presc s’est sentie mal, elle opérait des allés retour entre chiottes et chambre accompagnée d’une bassine. Au bout de quelques heures le sommeil a plombé l’ambiance, je me suis assoupie au bout du canapé ou chacun s’installait comme il pouvait. J’ai sentie une main passer sur ma joue, et les deux yeux bleus susurrer « tu t’endors petite danseuse ? » j’ai répondu d’un couinement inaudible et me suis rendormie.

Bientôt j’ai sentie que les lumières s’étaient éteintes, le bruit avait cessé. J’ai sentie une main dans la mienne. J’ai eu envie de la caresser, de l’étreindre, sans savoir quel corps accompagnait cette main, mes yeux étaient fermés, mon crâne trop lourd, y’avait juste la douceur de cette main inconnue. Y’a une autre main qui est venue caresser mon visage et tout mon corps a suivi, des lèvres sur ma bouche, les mains qui agrippèrent mon visage.

Le lendemain matin je suis partie. Les yeux bleus étaient fermés. Un mal de crâne un peu vague a soumis à mon souvenir la soirée terminée et l'alcool qui coulait surement encore en moi. J'ai entrouvert les yeux péniblement, et je l'ai regardé : recroquevillé sur le canapé dans son jean déchiré, la veste qui le couvrait la veille était par terre. J’ai attrapé le portable qui traînait sur la table basse où s’entassaient bouteilles de coca, de rhum, de red bull, de vodka et autres cendriers débordants, j’ai mis mon nom et mon numéro sans savoir si le propriétaire des mains et de la bouche qui s’était posée sur moi la veille songerait à aller chercher dans son répertoire mon prénom. Et deux heures plus tard j’ai reçu un message.