Je sais que ça tournera mal, je sais que je finirai par me planter comme toujours. D’ici peu certainement.

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A me vautrer dans du brouillard, dans des trucs obscurs pour fondre la réalité, masquer ce qu’il y’a de vraiment vrai, de plus important, c’est sûr, je fonce dans le mur.

Pourtant je rigole, j’pense à rien, je ne fais que ça.

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Gauthier se barre et pour oublier qu’il s’en va je me fais croire que j’ pourrai avancer sans lui. J’étais sûre de pouvoir me prendre n’importe quel cataclysme en pleine tronche tant qu’il serait là. J’essayai de réaliser que quoiqu’il arrive je serais heureuse, me disant que c’était la chose la plus géniale qui pouvait me tomber dessus. Je me disais que ça pouvait pas arriver des trucs pareils, qu’il y’avait une blague quelque part. Il pouvait pas arriver dans ma vie comme ça. Sérieusement, il était toujours resté à distance, pas très loin, ni trop près. Et voila, j’ai passé l’été à me souvenir qu’il serait là à la rentrée, à compter les jours, me répéter que je l’aurai rien que pour moi…

Et finalement c’était bien une blague !

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Certes, faut pas trop rêver non plus. La vie se plait à mentir, et nous à y croire.

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C’est peut être le destin qui me l’a foutu là pour me sauver du cataclysme en question, pour pas que j’crève seule dans la chambre avec le texto de Sacha et sa voix sans contenance m’assassinant d’un ton placide, lâchant la vérité au bout du fil comme ma condamnation à mort. Il s’en foutait lui, comme du reste au final, mais pas Gauthier.

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Il était juste là.

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Y’aurait pu avoir n’importe qui d’autre j’aurai crevé, ma famille, des amis, j’aurai crevé. Mais pas Gauthier, c’était le seul qui pouvait comprendre, non ça s’explique pas. J’aurai pu vider toute les larmes de mon corps, du dégoût de mes tripes, ma salive contaminée, j’aurai crevé s’il n’avait pas été près de moi.

Il va m’abandonner, parce que c’est pas la réalité, c’est pas la vie de d’habitude. Il va me laisser avec les autres, les autres gens autour de moi, et j’vais me retrouver encore toute seule.

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C’était un mirage, la visite de Lille cet été…et la randonnée dans le vieux Lille…et la soirée dans ma chambre en travaux...et la braderie crémaillère, le restau, les courses et les péripéties de recherche de taf… au final c’était juste un rêve.