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La fin de tout

Vendredi.

 

 Jeudi soir, j’échange des textos avec Damien. « T’inquiète pas petite puce, tu mérites mieux que ce salaud, dors petit ange, on se voit demain, j’ai hâte »

Ca doit être la 25e fois qu’on me dit que je mérite mieux que lui, c’est toujours bon à entendre, mais ça me rappelle à quel point j’ai été conne. Y’a toute mon année qui a défilé sous mes yeux depuis deux jours, tous ces pleurs, toutes ces choses qu’il m’a dites et que j’ai encaissées, alors bon, je ne pleure toujours pas, je me sens libre.

Vendredi matin, Nordine me rejoins en cours, y’a des larmes qui n’arrêtent pas de couler sur mes joues sans que je ne puisse arrêter. Un mouchoir, puis un autre. On a beau être tous les deux au fond de la salle, le prof s’arrête et m’interpelle « mademoiselle, si ça ne va pas, allez donc faire un tour… » Je lui fais comprendre que ça va. Merde quoi, ça va, c’est la pression, la fatigue. Nordine est adorable, je les revois avec Gauthier se frapper dans la main contre ces salauds de merde, et je me dis que j’ai de la chance, que j’y gagne au change et je me détends. Je vois mon père qui m’apporte a aspirine sans poser de question, ma mère qui m’achète un pain au chocolat, des calmants, une paire de chaussure.

 

A Midi, Nordine m’accompagne à la gare chercher ma réservation. Il me fait rire. Il me demande de l’accompagner s’acheter des pulls. Il me fait un défilé, j’aurai jamais fait ça avec Sacha. On retourne à la gare et on s’installe en terrasse prendre un café, il me rassure. Il m’accompagne au train, je redoute de partir, je redoute la gare du nord, Creil, être chez moi et ne pas le voir. Je m’endors dans le train, première fois que je m’endors depuis deux jours.

Une heure plus tard, le train arrive à Paris, Damien m’attend sur le quai. Je le trouve magnifique, je ne l’avais pas revu depuis presque un mois. Il se foutait toujours de la gueule de Sacha, me mettait en garde, s’énervait de me voir triste quand ça se passait mal ou qu’il me foutait un plan. Il a la classe dans son manteau noir cintré, il s’avance vers moi et me prend dans ses bras.

« Tu vas bien ??? Donne moi ta valise »

Il m’emmène dans un beau café. Je suis un peu trop vulgaire, ça le fait rire, il dit que je parle que de cul, je m’excuse et prétexte que j’ai besoin d’extérioriser, il dit que c’est rien. On retourne à la gare pour 19h,  je m’agrippe a lui en regardant frénétiquement autour de moi. « T’inquiète pas si tu l’aperçois tu me le dis et je t’embrasse devant lui »

 

Samedi. J’ai beau me raisonner, il faut que je l’appelle. C’est viscéral. Je vais faire les courses avec ma mère. J’ai du mal à respirer, j’ai pas mangé depuis deux jours et mon ventre crie famine. Ma mère me file ses calmants et me conseille d’aller me coucher. Il répond toujours pas. J’appelle chez lui, dernier recours, stupide, et je tombe sur sa mère. Je touche le fond. Ma mère me file un somnifère et je retourne me coucher, mon crâne va exploser. Une heure après je me relève, je dors toujours pas et maintenant je suis dans le gaz. J’essaye de manger. Je tourne en rond.

13h, il m’envoie un texto dans un élan de gracieuse miséricorde. Il me rappelle, et je raccroche cinq minutes plus tard dépitée. Il s’enfonce dans la médiocrité, j’ai du mal a concevoir plus stupide réconfort, plus insultant, plus humiliant. Je ne saurais pas tenir en place, trop en colère, mon cerveau va prendre feu, je vais l’exploser contre un mur, il faut que je bouge. J’appelle Gauthier, je lui dis que je rentre. Je passe à la salle de bain, je suis blanche aux yeux rouges, on dirait un lapin, j’ai pas de coiffure, j’ai un jogging et un pull a mon père, c’est la fin de tout. Je reprend un doliprane, me plonge dans le bain. Je prends des ciseaux et je coupe mes cheveux courts, il disait qu’il aimait mes cheveux. Ma sœur rigole, c’est la fin de tout.

 

Ecrit par nolita, à 10:36 dans la rubrique "Actualités".



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