Putin j’ai pris 5kg, je me sens molle et il va me trouver grosse. Arf.

J’ai pas vu Sacha depuis dimanche dernier. J’en oublie son visage et ses mains. Je voudrais lui manquer.

Esther.

Elle lui envoie une cinquantaine de messages par jour et l’appelle toute les cinq minutes. Pas moi. Non. Je lui envoie un message par jour et encore, bien muri et bien réfléchi, je lui dis qu’il me manque, alors que j’le pense toute la journée mais ça tient en une phrase, en quelques lettres. Je mets tout ce vide qui me creuse l’estomac dans un petit texto qui le laissera peut être de marbre. Et j’attends un autre texto, un seul, le même avec « osi » à la suite des phrases, jusqu’au lendemain où je recommence parce qu’un jour est passé.

Esther elle, l’appelle pour un oui ou pour un non, elle a le droit elle, elle a le droit de brailler dans son portable et de lui faire des reproches, elle a le droit de dire qu’il la soule, même de l’insulter…et il cautionne.

Elle peut même m’insulter moi.

Quand j’ai revu Sacha pour la première fois depuis plus de deux ans, elle était avec lui. Je l’ai tout de suite appréciée, elle était gentille avec moi, souriante, j’étais ravie de la soirée. C’était sa meilleure pote, je me disais qu’elle m’appendrait des choses sur lui. Chaque fois que je l’ai revu j’ai pensé la même chose, que j’aimerai être aussi amie avec elle qu’elle l’est avec Sacha. Je voulais la connaitre elle, le connaitre lui, avoir une place, pas un strapontin.

Le jour où je suis sortie avec lui, elle est venue, de bonne humeur comme je la voyais en général. J’osais pas être trop familière, j’avais l’impression d’investir l’espace… il faisait beau ce jour là, il y’avait un soleil chaud alors que c’était fin avril, et la tables de ping pong, la table de jardin en bois lourd et cette grande maison…je sentais la même chose qu’en arrivant chez Edouard, une espèce de sécurité et de chaleur que je ressens dans des endroits rares où je cherche une place. Je regardais Sacha qui me souriait timidement quelques fois, je cherchais son regard qui me fuyait pour le remercier, pour y chercher des promesses.  

Je cherche ma place dans ces endroits magiques, et celui-ci l’était. Je les aimais tous, sa mère, son beau père, son frère, elle et Lui. Je pensais à l’été…je serais avec lui tout l’été, les vacances et je pourrai le voir tous les jours, apprendre à la connaitre elle, voir Gauthier. Je n’avais pas d’images précises mais je revoyais Brillon dans ce jardin, les batailles d’eau avec Laeti et Edouard, les soirées canapé céréales et les blagues de Nico, la piscine et les rollers dans les champs…tout ça mais avec Lui, que j’allais aimer vraiment je le savais.

Il s’embrouillait avec Esther pour n’importe quoi et il disait qu’elle était jalouse. Je comprends bien ce qu’elle ressent, je le comprend trop bien. Je l’ai ressenti pour Sophie, pour Emilie, pour Sonia et pour Laeti tellement fort que je n’imagine pas qu’on puisse ressentir ça pour moi. J’aurai pu les tuer. Elle voudrait que je disparaisse, que tout redevienne comme avant, quand j’étais pas là. Quand j’apparais à son esprit elle voudrait simplement se taper la tète contre un mur pour m’en faire disparaitre. Je sais. Je lui vole son Sacha. Mais elle l’avait avant moi et je suis incapable de posséder ce mec là, il est trop loin de moi.

Non je ne lui vole pas... mais à ses yeux je suis la grosse pétasse qui lui vole son Sacha.

J’essaye tant bien que mal de vivre cette histoire, d’être heureuse avec lui, d’y croire un peu. Il le sait aussi bien que moi, que s’il s’embrouille vraiment avec elle alors que notre histoire est bancale, il perdra peut être les deux, mais elle reviendra elle. Elle voudrait foutre notre histoire en l’air. Il n’a pas le cran de l’envoyer vraiment chier parce qu’il n’a pas confiance en notre histoire. Elle va l’empoisonner.

Je ne supporte pas l’idée qu’elle puisse m’insulter à tout va après de gens qui ne m’ont même jamais vu…auprès de gens qui ne me connaissent que sous cette image là. Les insultes gratuites j’ai donné, surtout de la part des gens que t’aime. Je la connais pas cette fille, elle me connait pas non plus…j’suis fatiguée…

J'suis naive, j'crois encore au père noël, à l'amour et à la bonté de l'âme humaine...Comme une petite fille qui jouerai avec un gentil chien avant de se faire bouffer un bras...Et puis surtout je suis allergique aux moustiques, j'ai des oedèmes à chaque piqûres...ça gonfle et ça prend toutes les couleurs...

J’voudrais partir loin avec lui, oublier ce qui nous sépare, comme si tout allait bien…et qu’il me dise qu’il m’aime avec des étoiles dans les yeux. Parce que merde, c’est moi sa copine !