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Il y’a un extrait de
« La vérité de l'oeuvre d'art, c'est celle de l'artiste »
J’étais fatiguée, il me manquait déjà, j’imaginai : j’allais entrer dans le Louvre, arpenter les kilomètres, l’observer de loin, l’envier, je le verrai m’échapper, simple spectatrice d’un monde trop beau et trop loin de moi. Mais à marcher dans Paris vers le musée, ma mère et ma sœur traînant derrière moi j’avais tendance à accélérer et à les presser, l’envie de le voir et d’être près de lui était plus forte. Il n’était pas loin de six heure et demie et je suis entrée dans le musée.
Je connais chaque galerie par cœur, je me souviens des œuvres, de leur histoire, des jours passés à observer. Je ne venais pas faire l’apprentissage artistique d’Edouard, ni de promenade avec Max, je n’avais pas d’exposé d’archi à faire avec Moïse ni de balade avec Aurélie. Je courrai presque vers l’aile Richelieu. Il danserait face au Milon de Crotone.
Je suis entrée et j’ai observé autour de moi, il n’y avait rien…pas encore. Ni mon danseur, ni les autres…juste trois pèlerins qui se baladaient. Je regardais chacune des fenêtres qui donnaient sur la cour, les petites portes dérobées, les balcons…il n’était pas encore là. Et j’ai aperçu sa pote en bas, devant la galerie. Et quelques minutes ils sont arrivés, en blanc et noir, pieds nus. Je m’étais préparé à ce qu’il m’ignore presque, en grand professionnel à ce qu’il garde des distances, et je m’étais préparée à trouver ça normal. Et pourtant il s’est dirigé d’un trait vers moi et avec un sourire adorable m’a prise dans ses bras pour me serrer contre lui. J’ai senti mon cœur battre. Je le voyais pour la première fois depuis une semaine, dans ses bras, dans le Louvre et devant le peuple, sous le Milon de Crotone.
Il avait l’air d’observer partout à la fois…sans savoir où poser ses yeux. Je caressais sa main, son ventre, ses bras, je le fixais béatement. Les gens ont commencé à s’agglutiner un peu partout. Et bientôt on devait slalomer entre des visiteurs pour se déplacer. On a entendu le bruit sourd d’un basson et quatre danseurs escalader une plateforme encadrée par quatre héros géants. Puis j’ai regardé Sacha danser, incapable de prendre la moindre photo, je ne savais plus si je voulais retenir les images dans ma tète ou sur l’appareil. Ils se sont mis à improviser…je voulais tout voir, je marchais dans tout les sens en le cherchant, en regardant les autres, totalement absorbée. Puis je suis tombée sur son frère et plus tard sur son père que je n’avais jamais vu. Il était avec les deux petites sœurs adorées de Sacha : Prune et Adèle. J’ai bien retenue parce que c’est ce que m’a dit son père en me souriant « je te présente Prune et Adèle ».
J’ai été incapable de prononcer quoique ce soit, comme chaque fois qu’il me présente quelqu’un, et plus impressionnée encore par le personnage que par la présence de Sacha.
Il a refait plusieurs fois la chorégraphie du début. Ils bougeaient dans les galeries, frôlant les murs, courant, zigzagant entre les gens, s’allongeant par terre, se contorsionnant, rampant…
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Le spectacle a ceci de particulier qu’il met une distance admirative entre l’artiste et le public…la représentation place les artistes sur une tour imprenable. Et cette mise en scène étrange qui les installait au milieu des gens en glissant, qu’ils frôlaient, qu’ils bousculaient, qu’ils dérangeaient, les rendaient paradoxalement encore plus intouchables.
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Et la surprise joyeuse des gens qui regardaient ces petites choses rampantes se faufiler entre leurs jambes, la distance physique était supprimée, mais ils étonnaient d’autant plus et se transformaient eux-mêmes en œuvre d’art. Parce qu’ils ne regardaient personne, parce que leurs regards étaient perdus dans le vide et fixes ils avaient l’air de zombies magnifiques. Ils étaient des statues vivantes. Ils avaient le droit sinon le devoir de se frotter à tout, l’interdit était autorisé…ce qui aurait pu désacraliser le lieu renforçait à mes yeux son caractère sacré…le contact des corps au mur, au sol, aux statues…ils étaient des œuvres et on les regardait, n’osant pas les toucher, comme j’osais à peine toucher Sacha soudainement béatifié. J’observais les pieds nus se tordrent sur le sol, je pensais aux pieds de Sacha qui souffraient et à une fille derrière moi qui chuchotait « ça doit faire du bien les pieds sur le sol froid »…si elle savait les pieds démontés de Sacha…mon pauvre amour qui oubliait la douleur, absorbé tout entier par ce corps qui l’entraînait…
Les géants de marbre paralysés les regardaient et ils étaient jaloux j’en suis sûre.
Ces statues énormes, magistrales, trônantes autour d’eux comme tant de colosses inquiétants. Elles semblaient jaillir du sol dur et froid où les danseurs glissaient doucement. Ces héros immenses et torturés se déformaient, inertes et formidables, comme leurs corps graciles vacillants sur la pierre froide. Je mangeais leur mouvement comme si je les comprenais, comme si mon propre corps y répondait. Je le mangeais des yeux comme si son corps à lui était l’expression de ce qui résidait en moi, étrangement fascinée par ses yeux bleus cernés de noir comme un masque sur son visage fin et creux.
Il y’avait une musique indicible, comme un cri permanent, de la vitesse et de la lenteur. Il y’avait l’immobilité de ces géants de bronze et la chaleur furieuse de leurs petits corps transpirants, suintant à travers les tissus blancs qui couvraient leur muscles. Et l’eau sur sa peau brillait, et il marchait lentement, essoufflé, et les gouttes perlaient à son front avant de couler doucement sur son visage et je l’observais pour le voir soudain disparaître en courant dans la foule…
Ils ont salué, il m’a pris par la taille et on a marché jusque sous la pyramide. Il devait aller se changer et je l’ai attendu en haut des escaliers. J’observais tout en haut les gens qui marchaient comme des petites fourmis sans noms, qui se promenaient, et je me sentais proche se cette pyramide et de ces murs illustres. Je déchiffrais la plaque commémorative gravée sur le pilier de béton en contrebas qui soutenait l’escalier tournant : « Monsieur François Mitterrand, président de la république a inauguré ce 18 novembre 1993 l’aile Richelieu qui consacre le palais du Louvre dans sa fonction de musée » J’avais du mal à lire mais je pensais : On était petits quand les travaux de cette cours où il a dansé ont commencé, et pourtant on pourrait presque s'en souvenir. Quand nous sommes nés, cette pyramide tout au dessus de ma tète n’existait pas même encore dans l’esprit de son créateur et elle existe et je suis dessous.
Et dans le discours du président il y’avait ces mots de Marguerite Yourcenar : " Là, il y avait le Louvre, il y avait le commencement du grand rêve de l'Histoire, le monde de tous les vivants du passé, quand on aime la vie, on aime le passé parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine »…
J’ai regardé au dessus de ma tète les lignes illuminées des barres de métal qui soutenaient la pyramide de verre sous le ciel noir.
Et ce palais tout neuf, j’y emmènerai plus tard mes enfants courir au milieu des monstres en marbres…Il aura fallu les rois capétiens, la saint Barthélemy,
Commentaires :
aubes |
Tu as cette manière d'écrire qui m'a fait tomber dans le texte. L'impression d'y avoir été, ou presque. C'était beau, merci.
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nolita 09-10-07
à 16:28 |
Re:Je suis contente que tu aies pu le vivre un peu, c'est vraiment ce que je voudrais, qu'une telle expérience se partage. Oui c’était beau…merci à toi ;) |
aphone 16-10-07
à 21:28 |
Eh beh dis donc, tu sors avec un danseur du Louvre ! Pas mal ;)
Ca devait être beau à voir ... |
aphone 18-10-07
à 22:25 |
Re:http://passionne-par-les-reves.joueb.com/news/bright-lights#comment_3
Elle parle de danseur au louvre d'il y a une semaine. Tu penses qu'elle a vu ton Jules ? (que le monde est petit ^^) |
nolita 19-10-07
à 22:31 |
Re:J'suis allée voir! Lol il y'avait du monde, et c'est drole j'avais l'impression d'être la seule a le voir, j'peux pas m'empecher d'être jalouse quand on le regarde...niark! J'suis deg ce soir, on est vendredi et il est coincé à Paris à cause des grèves...tout a l'heure j'ai vécu un ascenseur émotif magistral en sortant de mon cours de danse, je pensais qu'il viendrait comme d'hab me chercher chez moi, j'étais sautillante et fière d'avoir réussi MOI à rentrer de Lille le lendemain de grève quand j'ai lu son msg disant qu'il était pas rentré LUI. Voila, j'emmerde la sncf, je déteste les trains, et j'en veux à la terre entière ce soir...putin.
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passionnee-par-les-reves 20-10-07
à 15:12 |
Re:Alors déjà pour la Sncf... merci de votre compréhension... trop pas!! je ne les comprends pas, j'ai mis 5h pour rentrer chez moi ce week-end! J'aid es bleus partout, des répèts qui m'attendent et du sommeil en retard et eux... ild font grève... Pour ce qui est de "l'évènement"... Heureusement pour eux que tu n'étais pas seule à les voir... C'étaitvraiment très bien raconté, j'ai eu l'impression de revivre une seconde fois cetet soirée. Tu y étais le vendredi ou le samedi? Quoiqu'il en soit, et n'importe qu'il soit, tu le féliciteras de ma aprt, c'était vraiment exceptionnel. La première photo que tu as mise, la création avec les 6 garçons, elle était époustoufflante... j'ai vraiment adoré, Sacha Dansait dans cette pièce? A moins que ça ne soit le garçon de la deuxième photo? Parce que si c'est le cas, ma prof, qui fut la sienne d'après ce qu'elle m'en a dit, a vraiment beaucoup aimé ce qu'il a fait, et son travail. Et si c'est lui, alors moi je pense qu'on le remarquait vraiment, même mon cousin était impresisonné! Dis, si tu as des photos, ou un lien où des photos de ces soirées sont exposées je suis réellement preneuse. Et puis, je me dis que nous nous y sommes peut-être croisées,ou bousculées... |
Anonyme 20-10-07
à 16:43 |
Re:J'ai des photos mais elles sont très mauvaises, on voit que dalle j'étais deg, j'avais beau prendre en rafale c'était flou! Sacha était en marcel noir et sarwel blanc, c'était pas celui torse nu au chignon (déchire ce chignon)....j'suis contente que tu aies senti tout ça autant que moi, j'étais à fond...j'y étais vendredi et samedi normal, j'y suis allée avec ma mère et ma soeur, j'ai rejoin son frère vendredi, et samedi j'suis allée le voir tt seule il voulait. Fin bon, j'pourrai tjour te passer qq photos mais il peut en avoir des meilleures, si je les trouve jte le dirai, et on s'est surement croisées, bon courage au fait! ;) voila, biz à toi Ah et puis au fait, il a quand même réussi a rentrer hier soir, il m'a appelé à onze heure et demi après avoir miseré tt la soirée à gare du nord, putin de sncf!!! |
passionnee-par-les-reves 20-10-07
à 18:52 |
Re:Ahhhhh j'me rappelle d'un pantalon noir avec un haut blanc, un blond... mais le sarwel blanc et le amrcel noir.... j'peux pas avoir plus d'info, du genre est ce qu'il improvisait souvent dans "l'entre deux salles" avec deux Danseurs cursus classique l'un étaitt tout en blanc j'me rappelle. Enfin tant pis, il y a une part de mystère! Mais c'était vraiment splendide, ma prof était très fière d'eux en tout cas. Oui ben moi j'appréhende déjà le retour demain soir... |
nolita 21-10-07
à 21:05 |
Re:Lol, oui il était tjour dans la galerie, et il a les cheveux noir, meme que c'est moi qui lui fait la teinture niaaark! Ca m'a fait penser à lui quand tu disais que tu étais crevée des repet, il fait du Préjlocaj en ce moment, il a trop mal aux genoux! Et ta prof c'est la sienne aussi, Cathy bisson jcrois, elle était au Louvre même! Moi demain je retourne à Lille, j'vais me retrouver en rade à Paris nord j'sens bien...mouarf...Et puis tu as de la chance, tu dois surement le croiser mon chéri des fois, Bon courage quand même, profite!
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passionnee-par-les-reves 21-10-07
à 21:29 |
Re:C'est très frustrant tu sais! Alors est-ce qu'il est assez typé, et qu'il fait des sauts relativement... haut. En fait, je crois que je me plante une fois de plus parce que celui à qui je pense est en cursus classique, et s'il fait du Préjlocaj ça ne doit pas être lui. D'ailleurs je crois qu'il y a des pièces avec Mag Gregor qui passent à l'Opéra très bientôt pour l'info... Cette prof est assez exceptionnelle je trouve. J'avoue, je répète demain et je sèche par la même occasion, j'espère que je pourrai rentrer rapidemment demain soir. Enfin bon courage en tout cas pour Lille. Tu y fais quoi là-bas au fait?
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Anonyme 22-10-07
à 20:50 |
Re:J'suis à la fac en licence de socio...rien à voir avec la danse mais je fais quand meme de la danse d'abord...lol (c'est la minute je-raconte-ma-vie-ça-passionne-tout-l'monde) si je faisais pas de danse je serais pas autant fascinée par mon danseur...d'ailleurs je déconseille aux filles d'être fascinée par leur mec...Et puis non, tu ne secheras pas...sinon tu me dis où t'as cours et paf jprend le cours à ta place nivuniconnujtembrouille....(comme si..) Le mystère qui plane sur mon chéri restera entier, mais au prochain article jmettrai un magnifique photo de lui, aucun rapport avec l'article, juste parce qu'il est beau. Voila, bon courage à toi cocote :) |
passionnee-par-les-reves 22-10-07
à 21:00 |
Re:Tu habites à Paris, mais tu fais tes études à Lille... c'est bizarre ça ou c'est moi qui me trompe. J'avais compris que tu faisais de la Danse... je ne vais même pas pouvoir aller en Barre au Sol demain... Sncf de m*** Huù hum, la photo... j'attends de voir si je le reconnais! Bise |
Coruscante 07-11-07
à 01:31 |
Re:Un seul mot à dire sur ton texte: WOw Encore une lilloise ??? |
nolita 07-11-07
à 20:19 |
Re:Lol oui demoiselle, une lilloise en retraite, ils ont bloqués la fac ce matin (pas ma salle de yoga c'est le principal)!!! J'suis trop deg, le drame...! Merci pour ton com c'est gentil, mais la prestation de mon chéri était bien plus belle ;) Tu es de Lille toi?
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Coruscante 28-11-07
à 18:43 |
Re:oui oui :) et je vais en cours à l'ESAAT (roubaix)
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à 10:52