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-> Cours de danse – vendredi – 20h10.
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Aline se met à papoter, mais pas possible, c’est l’heure de mon câlin du vendredi soir. Fatiguée
Je m’auto-congratule depuis trois jours de n’avoir pas subi de crise du milieu de semaine. Pour cause, le mercredi c’est Hiroshima dans ma tète, champs de ruines total, le plein milieu de semaine, trois jours sans lui, encore deux jours…c’est le jours crucial a traverser.
Bref, cette semaine mon corps et mon esprit tout entiers investis par la biographie de Marius m’ont épargné les crises de manque. (PS : Marius c’est un antique romain dont on se souvient d’après des sources à moitié truquées, d’où l’intérêt incontestable d’un exposé sur lui… J’ai bien foiré soit dit en passant mais chut…) J’ai trompé psychologiquement Sacha avec un vieux consul romain. Pourtant, vendredi j’avais oublié Marius, et comme si j’avais oublié de fumer pendant quatre jours c’est un irrépressible besoin de lui que j’ai ressenti. Jeudi soir, angoisse, grève des trains, j’envisage toutes les solutions pour rentrer de Lille : du stop, simulation de crise cardiaque avec rapatriement en urgence dans l’Oise, le bus…ma mère qui se tape la route en voiture…au pire l’avion….
Je me pointe le lendemain à 8h à Lille Flandres pour avoir une résa et observer l’état de la gare. Le mec au guichet me répond d’un ton lunaire de monter dans n’importe quel train. Je trouve ça suspect. D’ailleurs c’est suspect, et j’ai une heure de sommeil et moins, il est 8h j’ai les nerfs. C’est pas le moment de faire des feintes.
Je vais en cours, Tite-Live et Plutarque me font penser à Sacha…ou peut être que je pense à lui tout court.
Sauf intervention du Saint Esprit, je m’apprêtai à passer l’aprem sur un quai de gare. Je me pointe à midi moins dix sur le quai en question et paf le destin m’apprête un tgv au départ, portes grandes ouvertes, qui avait l’air de m’appeler, de me tendre les bras (enfin…les bras). Je me jette dedans et les portes se ferment sur moi. Je suis ravie, une folle envie d’envoyer des messages à Sacha s’empare de moi, juste comme ça, mais l’informer du prétendu miracle était inutile, je laisse donc mon portable où il est et je kiff le siège qui m’accueille…le paysage défile enfin.
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J’arrive à Paris, et dans un de mes délires vespéraux de la nuit passée je m’étais entrevue l’attendre sur un quai, les lumières de la gare tamisées, le froid, il me prenait dans ses bras…agggrr…les violons et les fleurs qui volent autour…
Mais le train est parti à l’heure, comme prévu, et je me suis retrouvée chez moi à l’heure, comme prévu. En fait j’avoue que j’étais un peu fanée, j’étais pas motivée pour la danse et pressée de le voir. D’ailleurs mon super brushing partait en sucette et j’aurai bien aimé qu’il en profite (ce sont toujours les vieux gars du métros qui en profitent quand j’me coiffe bien le matin, quand je suis chez lui j’ai la coupe des fins de soirées fatiguées…). Bref, je vais donc à la danse. En mon fort intérieur je me rassure : je vais me détendre…le temps passera plus vite, je serai vide de toute tensions pour me vautrer dans le creux de ses bras et me laisser bercer…
Je suis crevée, je danse mal, j’ai hâte de sortir. Quand on salut et qu’on part, je me rhabille en vitesse et m’engouffre dans l’escalier avant de sortir mon portable.
Un message de Sacha, j’ouvre en imaginant un message tout gentil et là _ c’est le drame :
« ma puce j’suis deg impossible de rentrer avec les grèves, g plus de batteri tu peux m’apler sur ce fix ****** »
C’est à cet instant que je pénètre dans une phase de craquage qui s’établie en trois phases :
- Pendant la première phase je serre les dents, je me dis que c’est impossible. J’appelle donc au numéro qu’il m’a filé. Il m’explique vaguement la situation.
Je raccroche.
- La seconde phase réside en un long silence crispé. Tout mon corps réagit, mon cerveau a beau retourner la situation dans tout les sens, pas d’acceptation possible. Mon visage passe du rouge au vert au gris, ma mère me demande si ça va, j’ai du mal à articuler un piètre « non. » avant de retomber dans mon mutisme désespéré.
Je remonte chez moi. Je pose mon sac et observe la situation : il est coincé à Paris. Coincé à Paris…coincé à Paris…
Je me repasse le film de ma soirée anticipée, dans son lit, mon câlin, mes bisous, son visage sous ma main, ses yeux bleus, son corps, son rire…
- ...et la je déclanche la troisième phase : je me met à chialler comme une merde.
Je m’assoie devant mon ordi, en tunique de danse et écharpe autour du cou, je m’affale sur la chaise et bloque sur l’ordi éteint en chiallant rageusement. Je commence par insulter la sncf, puis les trains et les gares, puis les gens, puis tout ce qui me traverse l’esprit en une énumération d’insultes diverses et variées, tout y passe, et quand ma sœur tente de s’approcher de moi pour savoir le pourquoi du comment je me mouche pitoyablement dans ce qui « à la base » était son écharpe, elle prend pour elle les insultes blasées qui me restaient en stock. J’allume sans conviction mon ordi, en me persuadant dans une nouvelle phase que c’était lui qui ne voulait pas rentrer,que c’est forcément sa faute de toute façon et qu’il y met pas du sien, je finissais par me dire que c’était de la mauvaise volonté et qu’il y’avait forcément un train. C’est vrai merde, j’avais pas eu de problèmes moi…*** *** *****.
Comme une névrosée que j’ai du être à ce stade là, je me suis mise à errer sur le site de la sncf, ces µµ$+°P !çoç »’rçP¨M/M/§§µ. Et c’est là que mon père a débarqué. Il m’a considéré une seconde, mes yeux rouges vitreux, la morve au nez et les cheveux en vrac… « keskispass? »
« …bah…Sacha…et puis…chier bordel trains…putin, *****, merde …chier, grèves, bordel…chiotte…snif »
Il a fixé un instant le lapin albinos qu’était sa fille, il m’a confirmé que oui, en effet tout était bloqué…c’était bien balaud d’ailleurs. J’ai culpabilisé d’avoir douté de ses dires pendant la phase 3 de ma crise, mais évidemment, si tout était réellement bloqué il pouvait réellement pas rentrer.
Je me suis mise à traverser nerveusement l’appart de long en large…et j’ai fini avec un café devant le match de rugby, en peignoir, les yeux glauques et cernés. De temps en temps j’insultais un peu plus la sncf, et les trains et tout le reste, histoire d’extérioriser. J’aurai bien mis quelques représentant syndicaux au milieu d’une mêlée, qu’ils se fasse piétiner, écrabouiller, écartelé, arracher une oreille, un bras niark niark….**** * ** *m »ç’è(è(.
Et puis comme ma sœur avait l’air dans un état proche de l’oiho aussi, on s’est vautrées dans sa couette. Quand on s’est décidée à se coucher on approchait de minuit. J’ai fermé mes yeux glauques quand mon téléphone a sonné.
« Ma puce j’ai réussi à rentrer ..(...).. »
Mon cœur a fait un looping, une vrille et deux cascades et j’ai balbutié un truc informe avant qu’il sorte un royal « ok j’viens te chercher ».
Pendant cette phase là je ne me souviens plus que de mon rythme cardiaque…Je me suis repassé en boucle notre dialogue au téléphone quelques heures avant, le ton de ma voix, et puis pour déculpabiliser j’ai repassé le film de ma soirée en tète : ses yeux, sa bouche, mon câlin…ma crise de manque. J’ai enfilé un sweet, j’ai observé une seconde mes yeux qui pétillaient soudainement…j’ai attrapé mon sac au vol et j’ai dévalé l’escalier. J’ai ouvert la porte, il arrivait, je me suis jetée dans ses bras, son odeur, et sa bouche, et « comment t’as fait ? » et « tu m’as manqué » et « je t’aime » et « t’as cartonné » « j’ai froid » « on rentre » « je t’aime » « on rentre. »
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C’est drôle tout ce qu’on peut s’infliger pour pouvoir vivre ces quelques minutes.
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Commentaires :
passionnee-par-les-reves |
Sourire. parce qu'on snt à quelque point tu es amoruesue... Et c'est "mignon"...!! |
à 00:50